
Dans les recensements disponibles (voir Les Mesnacois), apparaissent, en sus des cinq principaux hameaux (le bourg, Vignolle, Les Fosses, Pain-Perdu et La Sansonnerie) et de l’Isle, neuf autres lieux habités. L’un, Les Aliziers, n’est mentionné qu’en 1901, date où il aurait tout de même abrité sept personnes – un couple et ses cinq enfants, de 1 à 10 ans. Il n’en reste apparemment aucune trace dans les parcelles cadastrées sous ce nom, dans l’angle nord-est de la commune, au bord du Véron, mais les registres des naissances montrent que la famille y était présente dès 1894.
On traitera à part des métairies : Métairie neuve, métairie de l’Isle, ainsi que de Chazotte.
Masseville, hameau partagé très inégalement avec Cherves. En 1791, il fut question de le rattacher entièrement à Mesnac, avec Le Palain, mais le statu quo prévalut.
Dans les recensements de 1841 à 1911, sa population oscille entre 7 et 16 habitants, mais avec deux pics à 21 habitants (1841) et 26 (1901). Il n’y a pas eu confusion avec la partie relevant de Cherves : celle-ci figure dans les recensements de la commune voisine pour 62 habitants en 1841 et pour 56 en 1901. En 1869, alors que la partie mesnacoise est au plus bas (7 habitants), l’autre regroupe encore 69 individus. Il faut donc admettre une forte fluctuation, pour des raisons inconnues.
Le “fief” ou “maine” de Masseville relevait du prieuré de Gandory. Il figure à ce titre dans le dénombrement rendu en 1562 par le prieur Louis Gros :
Item le mas et fief de terres apellé le fief de Massevilles consistant en édifice de maisons, granges, heraux, jardrins, ouches, prés, bois, vignes et terres labourables estant en laditte praincipauté de Cougnac et paroisse de Cherves et Menac* / tenant d’une part au fief du Maré ung chemin entre deux par lequel on va de Cherve cheus les Ninestz** ledict chemain entre deux / dillec tirant au terre de Jehan Augier, Yvonnet Tirat et de ses parsonniers de Jehan Suratz et de ses parsonniers ung faussé entre deux / et dilec tirant au pré de Mery Bloy et au prés desdictz Ninetz terrier et pallice entre deux / et dilec suivant le long des terres de Chazotte terrier et pallice entre deux lesdictz terriers et pallice estant de laditte piesse, / tirant jusque au chemin que lon y va de Masseville a Menat et dudict chemain retournant (le) long du bois apellé le bois des Fousses, quoy tient de la seigneurie de Coullonges / et dillec suyvant ledictz bois jusques a la terre de Louis Raymond pallice entre deux estant de laditte piesse / et dilec en retournant tout le long de la piesse de terre dudict Raymond jusques aux Brousses / dilect retournant jouxte la terre et pré dudict Raymond pallice entre deux estant ladicte pallice dudict Gandaury, jusques au mas des terres appellées les Freches teneues de laditte signeurie de Chazotes / et dilec suivant ledict mas jusques au chemin quoy va de Massevilles a la Groye pallice et terriers entre deux / et dilec suivant ledict chemain jusques au terres de Menac retournant tous le long desdite terre de Menac jusques a la premiere confrontation
lequel mas et fief a esté legué et donné a Dieu par franche aulmoune a l’eglise de Gandaury reveree et fondée en l’honneur de Nostre Dame aux religieux et prieurs dudict prieuré par ceux quy sont nommez par les cartes et instrumens con— ? par ledict don pour estre en leurs prieres et oraisons et de toutte la religion
et pour ce que ledict chemin que lon va de Cherves chez lesdictz Ninetz estoyt au temps passé plus bas que il nest par a presant sur et vers ledict fief du Mas en lieu fort mol et dificille en temps diver pour y passer et a repasser fut pour le soullagement d’ung chacung et pour l’interez de la choze plubique osté dudict lieu bas et mis et estably au lieu ou il est de presant quy estoyt sur ledict fief de Masseville de bien douze ou quinze journaults ou plus pour laquelle surprinse et pour recompance d’icelles fut delaissé a mondict prieuré environ troys ou quatre journauls de terre a l’androit et touchant ledict fief du Mas aux terres quoy tienent Mery Blois Jehan Augier de Croy de Pict et autres dudict lieu de Cherves entres lesquels et servant de divise y a certains arbres de chenes et hormaulds.
* On voit que Masseville était déjà partagé entre les deux paroisses. ** Les Ninets, parfois les Vinets, mentionné aussi en 1535, devait être proche du Palain, si ce n’est l’ancien nom de ce hameau.

Chez Surat : le toponyme ne provient pas (du moins directement) du sureau comme l’a écrit Pierre Martin-Civat, mais du nom d’une famille exploitant le lieu. On en a la preuve dans le dénombrement cité ci-dessus (« Jehan Suratz et ses parsonniers »).
Il ne reste plus que des ruines de ce hameau, et le graphique qui suit montre une décroissance assez régulière de la population entre 1841 et 1911.

Chez Samson : voir La Sansonnerie. N’apparaît pas comme tel dans les documents datés des années 1760, qui ne mentionnent que les terres d’un Boutelleau, visiblement situées dans les environs immédiats. De fait, en 1788, lorsque l’héritière de l’amiral d’Orvilliers voulut donner ses terres à ferme, elle fit appel à deux experts : un Bellot, laboureur de chez Surat, et un Boutelleau de chez Samson, qualifié de marchand – certainement un marchand de bétail, chargé d’évaluer les bovins des métairies tandis que l’autre s’occupait des champs de céréales.


Chez Tessier (ou Texier) : aucune mention n’a été trouvée à ce jour dans le fonds Frétard.
Les Fraîches : « frèche » vient souvent de fraxinum, le frêne, mais cet arbre se dit en saintongeais « frâgne » et le nom de ce lieu-dit est plutôt à rapprocher de « friches », au sens de prairies basses, plutôt humides. La maison ne figure pas sur la carte de Cassini, mais est mentionnée dans le dénombrement de Gandaury (“mas des terres appellées les Freches teneues de laditte signeurie de Chazotes”).